Voilà, l’aventure
pour nous se termine, notre « Très grande balade »
s’achève. Demain nous dormirons dans notre maison, celle qui
ne roule pas. IL y a trop de choses que l’on aimerait partager sur
cette expérience, quelques lignes sur un message n’y
suffiront pas et c’est tant mieux, on aura plus de plaisir à
les partager avec vous en vous les racontant directement.
Certainement les plus proches n’échapperont pas, en plus, à
la « soirée diapos ».
Mais pour refermer ce
blog, on avait quand même envie de vous livrer quelques-uns de
nos sentiments sur cette expérience, juste retour des choses.
Vous avez été très nombreux à nous suivre
et ça nous a fait très plaisir (14256 pages vue en 5
mois, pas mal). Beaucoup de commentaires et de mails, ça c’est
vraiment bien aussi, on les lisait et relisait tous avec le plus
grand bonheur.
Mais comment faire pour
raconter ?
Lister tous les souvenirs
que nous avons, d’aventures, de paysages, de sensations, de
découvertes, de petites angoisses, de discussions, de prises
de têtes, de rigolades, de baignades, de jeux, de lectures, de
fatigue, de ras le bol, de bons repas, de jeux de DS, de musique, de
BD, de petites criques désertes, de routes, de feux sur la
plage, d’odeurs, de temps qui passe, de CNED, de bruits, de ruines,
de soleil, de montagne, de mer, de rencontres…… ça ne va
pas être possible, il y en a trop.
Vous dire ce qu’on a
préféré ? Là ça risque de mal
tourner pour nous parce que chacun y a trouvé tellement de
choses différentes, qu’on n’arrivera pas à se
mettre d’accord. Sauf peut-être sur les prouesses culinaires
de Myriam, notre cuisinière en chef qui a su vaillamment se
charger de la confection des repas en s’accommodant des produits
locaux, de l’air du temps, et des recettes de sa grand-mère.
Mine de rien en voyage ce qu’il y a dans l’assiette détermine
bien souvent l’ambiance du jour, et durant ces quelques mois, il
n’y a pas eu beaucoup de jours tristes.
Parler du CNED ?
Pour être franc, ça a été le point noir du
voyage, la pomme de discorde familiale. On a tenu le coup jusqu’au
bout en jouant le jeu mais souvent au prix de pas mal d’énervement,
notre phrase fétiche dans ces cas-là : « Si
vous préférez, lundi vous pouvez êtes à
l’école » ok, ok, c’est nul mais parfois on
était à bout. Les cours sont hyper bien faits, les deux
valises avec lesquelles nous sommes partis contenant l’ensemble du
programme était parfaites. Trop parfaites ? Le problème
c’est ça : il fallait imposer une progression très
linéaire sans lien avec ce que nous vivions, dans un contexte
où tout est en mouvement, parfois la classe elle-même,
faisant fi de tout ce qui se passe à l’extérieur,
alors qu’au fond de nous, nous ne souhaitions qu’une chose, que
les gars se « gavent » de tout ce qu’ils
voyaient. Et puis il faut le dire, on ne s’improvise pas
enseignant, surtout avec ses propres enfants. On n’a pas dû
être si mauvais que ça quand même, puisqu’ils
passent tous les deux dans la classe supérieure (merci à
Claire pour le relais entre le Cned et nous.)
Parler du camion et de la
conduite ? ça c’est ma petite fierté
personnelle. J’aurai conduit (voire piloté sur certaines
portions) sur l’ensemble du parcours, 18185 kms. C’est un peu
bête comme challenge, mais moi ça me fait rire. C’était
pas prévu comme ça au départ, mais on a rarement
fait de très longues étapes, ce n’était donc
pas la peine de se relayer. Plus qu’un moyen ou une façon de
voyager, le camion, c’est une façon de vivre. Il a donc
fallu inventer un quotidien particulier pour ces quelques mois, le
camion est alors devenu le voyage, une vie en mouvement dans un
espace réduit. Il nous a transportés, abrités,
protégés, fait découvrir plein de lieux, aider à
prendre contact, parfois il nous a fait peur aussi, mais on revient
entier et sans trop de casse mécanique. On a trouvé
avec le camping-car (en tout cas la façon dont nous l’avons
utilisé) un merveilleux moyen de découverte et en même
temps un formidable outil de liberté. Les quelques contraintes
de stationnement rencontrées sur le chemin dans certains pays,
ou les (très rares) nuits sur les parkings bondés en
compagnie de nos homologues motorisés, ne sont que la
contrepartie, minime, d’une réelle liberté de
découvrir des lieux inaccessibles, sans autonomie en eau, en
électricité et avec un minimum de confort. Et puis pour
voyager par la route, c’est quand même mieux d’être
motorisé !! Une fois la clé dans le contact, il
n’y a plus qu’à ouvrir les yeux, et le paysage défile
comme au cinéma, mais en mieux, puisque là tout est
« pour de vrai ».
Parler des gars ?
Oui, pour dire avec beaucoup de fierté qu’ils ont étés
supers. Curieux, intéressés, patients, pas (trop)
stressés et faisant face à tout un tas de petits tracas
avec beaucoup de philosophie. Le truc le plus dur a été
le fait de les séparer de leur copains, ils leur ont beaucoup
manqué : merci internet et les mails qui nous ont permis
de garder le contact et d’avoir des nouvelles. Bien entendu il y a
aussi eu des chamailleries et des prises de tête, entre- eux ou
avec nous, mais ça c’est la vie quotidienne, il faut bien
que les tensions s’expriment. Ce qui était vraiment génial,
c’est leur façon de poser plein de questions sur ce qu’on
a pu voir et surtout de pouvoir partager avec eux le plaisir de la
découverte et de l’émerveillement. Et nous avions le
temps, luxe suprême !!
Parler de la vie en
mouvement ? Itinérant. Nomade. C’est un des côtés
fascinants du voyage, ne jamais vivre au même endroit, bouger
presque tous les jours, dormir chaque soir sous un ciel différent.
Tous les jours réaliser son désir d’aller voir
ailleurs en laissant libre cours à la surprise. C’est aussi
ce qui donne parfois quelques craintes, mais en fait, nous avons
toujours réussi à trouver de bons endroits où
nous poser, sans vraiment de réelles mauvaises surprises.
C’est aussi ce qui permet de tomber par hasard sur des endroits de
rêve, tous nos « petits paradis ». Nous
avons très souvent eu l’impression d’être les seuls
touristes dans les pays que nous traversions, on avait la chance
d’être hors saison, ce qui change vraiment tout (un vrai
bonheur !). Nous avons aussi réalisé que passées
les premières appréhensions liées à la
langue ou aux différences de cultures, voyager en se laissant
porter par ses envies et le hasard, c’est simple et facile.
Notre voyage c’était
tout ça, et bien plus encore dont on aura plaisir à
vous parler en vous retrouvant, c’était une très
belle aventure qu’on est contents et fiers d’avoir vécu
ensemble. Nous avons fait le voyage dont nous rêvions. Chacun
de nous y a trouvé quelque chose de particulier et de fort.
C’était une « Très grand balade »
qui nous laisse des tonnes de souvenirs dans la tête. On est
contents d’avoir pu la partager avec vous grâce à ce
blog.
A +
Myriam, François,
Elie et Aurel
Les baroudeurs